Un ben beau portrait.

Tout le monde est un photographe.  Tu es un photographe.  Ta voisine aussi.  Ton père qui a étudié aux Beaux-Arts tout comme ta mamie qui a fait une « vraie folie » en se procurant une tablette électronique…

Aujourd’hui, prendre des photos est à la portée de tous.  Tellement que si tu n’en prends pas, t’es salement marginal.

– T’as-tu vu la dernière photo que j’ai publiée sur Instagram.
– Celle qui est floue avec un cadre croche ?
– Oui.  C’est mon style.
– Ah…
– Je suis un artiste.  Tu ne comprends pas mon Art.

Peut-être.  Tout comme je n’ai jamais compris l’Art que pouvait contenir un album de reprises chantées par une I.M.A. shootée à la valériane.

Bref, être capable de prendre des photos, c’est une chose.  Mais avoir le talent pour le faire, c’est plus rare.

La World Press Photo est une organisation qui, afin de soutenir et promouvoir le photojournalisme, organise chaque année un prestigieux concours international de photos.

J’ai voulu participer.  Je n’ai pas été sélectionné.  Pourtant, le sujet principal de la photo n’était pas flou, et elle avait même un beau cadre droit…

Intitulée « Ça sent la marde« , cette oeuvre rappelle l’insouciance de la vie urbaine époque nineties alors que les bacs à recyclage étaient aussi rares qu’un semblant de compassion dans la voix de Sophie Thibault.

Trop hermétique.  Voilà ce que je me fais souvent reprocher.  J’aurais peut-être dû leur faire parvenir celle-ci.

Beaucoup plus journalistique, cette photo intitulée « Les canards se cachent pour dormir » met en lumière le terrible destin de ces oiseaux devant sans cesse fuir la compagnie des hommes pour bénéficier d’un sommeil réparateur.  Dans le genre « engagé », difficile de faire mieux.  Non ?

L’exposition World Press Photo 2013 est présentement à Montréal, au Marché Bonsecours, et j’ai décidé d’aller y mettre les pieds pour tenter de découvrir quel filtre Instagram je devrai utiliser afin d’être sélectionné l’an prochain.

Plus de 150 photos de presse; des clichés marquants qui ne peuvent nous laisser insensibles.  Chaque image s’accompagne de son histoire.  Les chaînes d’information ont beau nous rapporter ce qui se passe dans la bande de Gaza ou en Syrie, il n’y a rien comme de voir ces scènes immortalisées lors des conflits pour prendre conscience des drames qui se vivent là-bas, au quotidien.  C’est cru.

Bien que la plupart des sujets racontent la violence ou la tristesse, nous avons aussi droit à des récits d’exploits sportifs, comme celles des Somaliennes qui défient le gouvernement afin de pouvoir jouer au basketball.

Mon coup de coeur est allé à l’image que j’ai mise à l’en-tête de ce billet : Joy At The End Of The Run par Wei Seng Chen.  Bonne chance pour prendre ce genre de photo avec un Android…

Pour l’an prochain, je proposerai sans doute une photo d’un drame local : la destruction des trottoirs de Montréal.  Comme sur la rue Gounod, où a été pris ce cliché intitulé « 90 degrés de chaos« .

Bouleversant.

Et si ça marche pas, j’abandonnerai tout pour me consacrer à mes cahiers Paint with Water.

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