Hommage à Kent.

Je dois l’avouer, je capote un peu sur Kent Nagano. Et ce crush ne date pas d’hier.

Le premier choc a eu lieu il y a une dizaine d’années, en apercevant son faciès d’artiste beaucoup trop concentré sur une affiche près du métro Place-des-Arts.

Il y a de ces personnes qui dégagent, même en photo. Ce jour-là, ça sentait la lampe Berger « fleur d’oranger » à la grandeur du métro!

Depuis, il a une place non rationnelle dans mon cœur.

Je n’aurais jamais pensé que c’était ton genre de gars.

Ce n’est pas physique, c’est artistique, intellectuel… Ça va au-delà du charnel.

Je vois… Et tu as entendu son « travail artistique intellectuel » à quelle occasion?

… Je ne suis jamais allé à un des concerts qu’il dirige. Mais je l’ai trouvé cool à Sucré salé.

Plus sérieusement, j’ignore s’il a déjà eu la « chance » de visiter cette « délicieuse » émission « culturelle » estivale (abus combiné de guillemets et de sarcasme), mais vous comprenez mon point. Enfin, j’espère!

Ce week-end, après dix ans de tataouinage légendaire, je suis allé à la rencontre de Kent.

Une première date. L’inconnu, ou presque. Un rendez-vous où tu ne comprends pas encore très bien les codes. Un nouveau langage… Un peu comme le moment décisif où tu arrêtes de rencontrer des ‘tits gars dont l’unique préoccupation est d’avoir un compte Instagram rempli de selfies en bedaine, le visage hésitant entre sensualité et envie de chier. Des photos de type « cri de détresse » pour ces conseillers des Caisses Desjardins qui auraient préféré être des acteurs pornos, mais qui ont malheureusement choisi de réussir leur test de français du ministère en secondaire 5.

Des clichés suivis d’une série de hashtags qui, s’ils ont le mérite d’attirer des likes de personnes random provenant du monde entier, ont également la capacité de me repousser comme le ferait Ima à l’Igloofest.

#boy #gay #gayboy #gayman #cute #sexy #love# #me #follow4follow #beard #bearded #gaybeard #hairy #instagay #instabeard #instalike #instacute #hotboy #tagsforlikes #sorrynotsorry

On va se le dire, mettre ces hashtags sous sa propre photo équivaut à se masturber devant son miroir, éjaculation faciale à l’appui.

(Si vous venez de lire cette phrase avant six heures du soir, j’en suis profondément désolé.)

Kent n’est pas de cette trempe-là. Kent, c’est le niveau supérieur: celui dont la description concorde, le passionné bien dans sa peau, le monsieur qui s’est payé une caméra Canon le jour où il a terminé de rembourser son hypothèque.

#keepitsimple #keepitreal #sexierthanallyourshit

Le concert était la septième symphonie de Mahler. C’était beau et vibrant.

Je ne voudrais pas sortir publiquement de ma zone de confort et critiquer quelque chose que je connais à peine. Seulement, ce soir-là, j’ai vraiment ressenti quelque chose. Plus qu’une étincelle… Un feu de Bengale? Peut-être. Chose certaine, je retournerai voir ce chef diriger son orchestre avec une énergie féroce, contagieuse, et qui utilise parfois de drôles de position pour faire passer un message à la section des cors français. (Le mouve des jambes en trapèze était tout simplement épique.)

Quelle est votre émotion :